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 Qui était Mahomet ?

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MessageSujet: Qui était Mahomet ?    Qui était Mahomet ?  EmptyDim 5 Mar 2017 - 17:02

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Sciences humaines.fr

Qui était Mahomet ?


Olivier Hanne   (Profil auteur) Mis à jour le 02/11/2015

Chercheur associé à l’université d’Aix-Marseille, auteur notamment de Mahomet. Le lecteur divin, Belin, 2013. Dernier ouvrage paru, avec Thomas Flichy de La Neuville, L’État islamique. Anatomie du nouveau califat, Bernard Giovanangeli, 2014.


Né vers 570, mort en 632, Mahomet est le prophète fondateur de l’islam. Mais que sait-on de sa vie ?

La vie de Mahomet nous a été transmise par une surabondance de sources réunies par la tradition musulmane, la sunna*. Cette documentation, postérieure au Prophète, est faite notamment des paroles de Mahomet (les hadîth*) et de la sîra*, sa biographie officielle écrite au 9e siècle. Autant dire que leur exactitude est largement discutable.

Né vers 570 à La Mecque, orphelin de père, Mahomet perd sa mère vers l’âge de 6 ans. Il est alors élevé par son grand-père, puis son oncle bien-aimé, qu’il accompagne dans ses voyages caravaniers. En chemin vers la Syrie, un moine chrétien reconnaît déjà sur lui la marque de la prophétie. À l’âge de 20 ans, il se met au service d’une riche veuve, Khadîja, qu’il épouse et qui sera son soutien jusqu’à sa mort. L’image qui ressort de lui avant la révélation associe au moins deux visages : celui du saint homme des traditions orientales, aimant et respectueux de tous, priant une divinité supérieure mais non unique ; et celui de l’aristocrate mecquois, riche négociant, soucieux des droits de sa tribu. Historiquement, le second type est sans doute le plus proche du Mahomet d’avant l’islam, tandis que le premier correspondrait plutôt à des récits postérieurs, influencés par les mythes bibliques.

La Nuit du Destin

Un hadîth célèbre a transmis de lui la description suivante : « Il était de taille moyenne, ni très grand, ni très petit. Son teint était d’un blanc rosé ; ses yeux étaient noirs ; ses cheveux épais, brillants et beaux. Sa barbe, qui entourait tout son visage, était bien fournie (…). Sa démarche était si énergique qu’on aurait dit qu’il détachait ses pieds de la pierre (…). Il y avait dans son visage tant de douceur qu’une fois en sa présence on ne pouvait pas le quitter. »

Son existence bascule en 610 lors de la Nuit du Destin. Méditant dans la montagne, il entend une voix surnaturelle : « Lis ! » – « Mais je ne sais pas lire », répond l’ascète. Et la voix lui récite alors la première sourate révélée : « Lis, au nom de ton Seigneur, qui a créé l’homme d’un caillot de sang… » Mahomet rentre chez lui en transe et épuisé, mais retourne bientôt dans la montagne pour apprendre de l’ange Gabriel les préceptes divins. Passées les premières hésitations, il se met à prêcher dans sa famille : le Jugement approche, Allah va récompenser les bienfaits et punir les fautes, il faut se convertir au Dieu unique et secourir le pauvre. Vers 615, il prêche publiquement, mais s’attire les foudres des riches Mecquois dont il trouble les coutumes. Une partie de ses fidèles doit fuir en Éthiopie, lui et les autres sont soumis à un boycott commercial et aux moqueries. Mais Dieu le rassure en l’emportant une nuit sur Bourâq, un cheval à tête de femme, vers les cieux d’où il voit même Jérusalem. Son identité prophétique est confirmée malgré l’échec de sa prédication.

Mahomet imite le modèle christique de l’envoyé persécuté et incompris. Sa simplicité, son zèle et son désintéressement ne font guère de doute, plus que son infaillibilité doctrinale à laquelle le Coran ne croit pas. Il sait faire preuve de diplomatie, de douceur, de tact dans les affaires tribales, mais il se montre intraitable sur les droits de Dieu.

Son expérience spirituelle l’a convaincu que les rites anciens ne suffisent plus à exprimer le divin. La prédication qu’il mène est donc d’abord religieuse avant d’être sociale, même s’il faut une réforme morale qui respecte les pauvres. Les structures claniques demeurent incontestées, mais ne doivent pas se maintenir aux dépens de la communauté religieuse que forment les croyants. Dieu veillera lui-même au jour du Jugement à rétribuer chacun selon ses œuvres et ses convictions. Mahomet découvre progressivement l’exigence d’un monothéisme dont le caractère absolu n’est pas encore affiché.

En échec à La Mecque, son salut vient de l’oasis de Yathrib, dont les habitants cherchent un arbitre à leurs conflits. Ils connaissent Mahomet par sa famille maternelle. Persécuté chez lui, il accepte de partir en 622 ; c’est l’Hégire, « l’émigration », au cours de laquelle les Mecquois tentent de le supprimer. Accueilli comme un pacificateur à Yathrib, rebaptisée Médine, il légifère, impose aux habitants les règles de l’islam qui lui ont été révélées et fait taire les indécis.


À Médine, où vivent trois grandes tribus juives, l’influence du judaïsme sur Mahomet et son message grandit. Les parties du Coran datant des années 619-622 font preuve d’une meilleure connaissance de la Torah et des patriarches. Attiré par le monothéisme juif, Mahomet copie les ablutions, la circoncision et l’interdit du porc. C’est à la même période qu’il change la direction de la prière (qibla), négligeant La Mecque pour se tourner vers Jérusalem. Mais le refus des juifs de se convertir à l’islam aboutit à une rupture violente en 624. Mahomet retourne la qibla vers La Mecque et réinterprète l’histoire d’Abraham : le patriarche avait rebâti la Ka‘aba* après avoir voulu sacrifier Ismaël (et non Isaac) dans la plaine de Mina, près de La Mecque. Abraham devenait le premier musulman.

Débutent alors les premières expéditions militaires pour assurer la survie des fidèles, vaincre les tribus juives et combattre les Mecquois idolâtres. Après la victoire de Badr (624), ses troupes sont vaincues à cause de leur orgueil à Uhud (625), mais l’ennemi ne parvient pas à prendre Médine. La puissance de la communauté grandit, et en 630 Mahomet conquiert La Mecque, où il impose la justice de Dieu. Les idoles sont détruites. Mais le Prophète meurt en 632 sans avoir désigné de successeur.

Un nouveau monothéisme

Peu avant sa mort, son œuvre politique est considérable. Il unifie les tribus du Hejâz sous sa seule autorité, imposant dans l’Ouest de la péninsule une domination unique et inédite chez ces peuples indociles. Passant de la diplomatie à l’action militaire, de la ruse à la force, il gouverne Médine en juge, en législateur et en stratège averti, fin connaisseur des subtilités tribales. Son pouvoir se renforce et s’éloigne peu à peu des traditions politiques du chef bédouin. Il n’est plus l’arbitre des tribus qu’il était à son arrivée en 622, mais leur seigneur unique, envoyé par Dieu pour les diriger sur la voie parfaite.

Cependant, la sîra prétend qu’à la fin de sa vie, il avait unifié la péninsule dans une même umma*, une communauté religieuse et à la vocation universelle. Or jusqu’au bout Mahomet s’est défini comme un Prophète arabe envoyé aux Arabes, peu conscient des réalités sociales et politiques au-delà de Médine. L’extension de l’islam prit jusqu’à la fin du 8e siècle la forme d’un système de confédération intertribale dans lequel la dimension religieuse était souple. Malgré les habitudes prises par les cartographes, la seule région réellement sous contrôle de l’islam à la mort de Mahomet était le Hejâz et non la péninsule entière.

Sur le plan religieux, son action a abouti à la constitution d’un monothéisme pur, si distinct du christianisme et du judaïsme qu’il en est venu à les combattre. Ses sources sont pourtant clairement bibliques et plus exactement abrahamiques. Son message surpasse tous les autres parce qu’il les dépouille de leurs mensonges et de leurs erreurs. Les sourates de cette époque ne sont plus des appels insistants, hachés et rimés, mais de longues homélies élaborées, adressées à un auditoire attentif. On y découvre, islamisées et modifiées, les histoires des patriarches, des extraits réinterprétés de textes juifs, chrétiens, des apocryphes, mais aussi des règlements qui légifèrent pour organiser la umma.

Mahomet semble désormais différent de l’homme doux et persécuté qu’il était à La Mecque. Les biographies commandées par les califes ont fort bien pu réinterpréter son œuvre afin de justifier leurs conquêtes. Les contemporains cependant n’ont pas laissé l’impression d’un changement dans son caractère. Au contraire, ils le reconnaissent toujours comme un personnage simple et désintéressé, sensible et toutefois maître de ses sentiments. « Dans la vie privée, confirme un hâdith, il était le plus doux des hommes et le plus généreux. » Il s’habille de laine brute qu’il raccommode lui-même, fait preuve de patience envers les siens, aime les enfants et, lorsque la colère l’emporte, c’est uniquement pour défendre les prérogatives de Dieu.

Ses compagnons ont découvert chez lui une force physique et une bravoure à la guerre qu’ils ignoraient. Son usage de la violence, à travers les campagnes militaires et sa politique antijuive, ne semble pas les avoir choqués outre mesure, car elle fait partie des mœurs, elle est voulue par ses compagnons et autorisée par Dieu. Mahomet verse le sang parce qu’il est pragmatique et doit satisfaire ses hommes en butin, mais aussi parce que, depuis son échec à La Mecque, il a pris conscience que la conversion des Arabes à l’islam ne pouvait se passer d’une conquête militaire.

Mahomet ne fut donc pas un Jésus arabe. Sa victoire ne trouvait pas son sens dans le supplice ou l’humiliation, mais au contraire dans l’avènement d’un royaume terrestre, la umma, qui était à la fois une loi, un empire, un peuple et une religion. Mahomet fut ainsi pleinement religieux et pleinement soldat, sans contradiction aucune. Il était le Prophète qu’attendaient les peuples d’Arabie.

À quoi ressemblait l’Arabie avant l’islam ?

Au 6e siècle, la péninsule arabique est « l’Île des Arabes » (Jazîrat al-‘Arab). Le pays est inhospitalier. Les côtes sont étroites et humides, contraignant à l’autarcie ce monde cerné par la mer. À l’est, c’est le désert immense qui mêle les dunes aux plaines caillouteuses. Quelques oasis ponctuent cette solitude écrasée de chaleur. Seule la route caravanière qui suit la côte occidentale depuis le Yémen jusqu’à la Méditerranée a fait naître un certain commerce et relie la péninsule au reste du monde. Les pluies d’hiver font pousser une herbe rare dans les fonds de vallée, offrant aux troupeaux de quoi survivre. En saison sèche, les Bédouins doivent migrer vers le nord, plus clément, ou pratiquer le brigandage sous forme de raids.

Au sud, c’est « l’Arabie heureuse » d’Hérodote, le Yémen. Les conditions climatiques ont facilité la vie sédentaire grâce aux palmeraies, au commerce et à l’artisanat dans de petites cités fortifiées, comme Najran et Sanaa. On trouve là des royaumes légendaires établis autour de temples polythéistes, puis soudés par le christianisme : royaumes des Minéens, des Himyarites. C’est aussi le pays de la reine de Saba. Au 6e siècle pourtant, les royaumes du Yémen entrent dans un long déclin, passant sous contrôle de l’Abyssinie vers 525 puis des Perses en 575.

Au cœur du Hejâz, La Mecque est située dans une vallée aride et étroite, entourée de montagnes. La chaleur y est étouffante, la verdure rare et les orages violents. L’habitat ne regroupe que des maisons de pierres sèches, au milieu des tentes des nomades. L’agriculture y est quasi inexistante. La Mecque connaît néanmoins un essor économique, car ce petit carrefour de pistes s’est développé en profitant du déclin du Yémen. Les Quraysh, la tribu de la cité, ont développé des compétences bancaires qui leur permettent de financer les caravanes, les expéditions militaires et, au besoin, d’acheter l’amitié des tribus bédouines. Leur mode de vie mi-citadin mi-caravanier n’est pas celui des nomades de la steppe aride, dont ils se méfient. Contrairement aux stéréotypes, l’islam a pris naissance dans le monde des sédentaires d’Arabie et non des Bédouins…

Le succès de la cité était favorisé par la présence d’un sanctuaire reconnu par toutes les populations de la péninsule, la Ka‘aba. Construit en pierres grises, l’édifice recelait la « Pierre noire », une météorite consacrée par le culte païen. On procédait sur place, en l’honneur de quatre divinités, à des sacrifices d’animaux, notamment de chameaux. Le syncrétisme religieux explique que La Mecque soit devenue un lieu de rencontre entre tribus, car la sécurité du pèlerin y était assurée et les contrats commerciaux garantis par le tabou du lieu.

Mais les tensions sociales étaient devenues permanentes à La Mecque. Les évolutions économiques à l’origine de l’essor de la cité étaient en train de transformer cette société nomade. Marchands et financiers s’étaient enrichis personnellement au mépris de la solidarité tribale. La propriété collective était en train de devenir individuelle, accaparée par une minorité. Face à cette élite désireuse de se libérer de ses devoirs envers le clan, s’était installé à La Mecque un prolétariat arabe. Des hommes de haut rang tombaient dans la misère, comme le grand-père de Mahomet. On violait sans scrupule les anciennes valeurs religieuses : pillage pendant les mois sacrés, taxation abusive des pèlerins, mépris des pauvres du clan, cérémonies négligées. L’humanisme tribal n’était plus. La prédication musulmane vint renouveler cette société en proposant une solidarité originale et une éthique religieuse forte.
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MessageSujet: Re: Qui était Mahomet ?    Qui était Mahomet ?  EmptyDim 5 Mar 2017 - 18:48

J'ai arrêté là, au tout début :

Son existence bascule en 610 lors de la Nuit du Destin. Méditant dans la montagne, il entend une voix surnaturelle : « Lis ! » – « Mais je ne sais pas lire », répond l’ascète. Et la voix lui récite alors la première sourate révélée

"Il entend"
Non, il a affirmé qu'il avait entendu...
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arthur1418
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MessageSujet: Re: Qui était Mahomet ?    Qui était Mahomet ?  EmptyLun 28 Aoû 2017 - 8:47

Comment expliquez vous que l'oncle de Mahomet, celui qui s'est occupé de lui et qui l'a élevé, a refusé de devenir musulman. Il y a tout de même quelque chose qui ne va pas dans la religion musulmane. Comment Mahomet n'a t pas pas pu convaincre son oncle nourricier. Je ne comprends pas. Pas de miracle possible ?
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